ordiecole.com : Charles Faller, par J.M.N.

Défricheur de la musique dans les montagnes neuchâteloises.

C’est en 1915, à l’âge de 24 ans à peine, que Charles Faller débarqua au Locle pour y tenir les orgues du Temple français. Il avait fait à Genève de brillantes mais libres études, reçu en 1910, à 19 ans, le Prix de la Société des musiciens suisses, exercé son art à Lyon.

Elève de Marie Chassevant, Otto Barblan, Emile Jaques-Dalcroze, Faller avait, selon l’expression de l’inventeur de la rythmique, une ambition passionnée : " musicaliser " un village, une ville, une région.

C’est précisément ce qu’il fit au Locle d’abord, puis à La Chaux-de-Fonds, autrement dit dans les montagnes neuchâteloises. Il fonda la Société de musique et la Chorale mixte du Locle, réformant le chant sacré et introduisant l’étude et l’exécution des grandes œuvres du répertoire classique, Bach et Haendel en tout premier lieu.

Appelé à diriger la Société Chorale de La Chaux-de-Fonds, il s’y fixa et de là créa le Conservatoire de cette ville avec sa filiale l’Ecole de musique du Locle.

Dès lors, les Hauts neuchâtelois possédaient leur centre d’enseignement et d’exécution musical permettant la formation de professionnels et de ces bons amateurs dont tous les ensembles, qu’ils soient symphoniques, de chambre, choraux, voire de fanfare, ont un besoin constant.

Un corps professoral interne et externe (les dirigeants de chaque discipline) conféra une haute qualité au travail accompli, bientôt reconnu par l’Etat qui contresigne les diplômes et prix de virtuosité. Près de trois cent concerts, conférences, récitals furent donnés sous l’égide d’abord des " Mercredis du Conservatoire ", puis des " Heures de musique ", où des artistes de haut mérite mais souvent peu connus jouèrent des œuvres en général hors des programmes des grands concerts.

Entre temps, cet infatigable pédagogue, musicien et organiste (depuis 1929 au clavier de la Cathédrale de Lausanne dont il organisa la chorale et les concerts) réussit à composer trois instruments nouveaux, au Locle, à Lausanne et enfin à la Salle de musique de La Chaux-de-Fonds.

Il écrivait inlassablement dans l’organe de liaison du Conservatoire et des Chorales, " Musique ", des études, des chroniques. C’est une partie de ces textes extrêmement divers et vivants qu’a réunis ici Jean-Marie Nussbaum en hommage à ce " musicien d’action ", à la fois pour le dixième anniversaire de sa mort (1956) et le quarantième anniversaire du Conservatoire (1967).

En Charles Faller, l’Institut neuchâtelois honore l’un de ses membres fondateurs.

Jean-Marie Nussbaum

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