LA CHAUX-DE-FONDS
Margot Greub n’est plus
Son regard doux ne se posera plus sur le monde
environnant :  Margot Greub-Hirsch
s’est éteinte mercredi matin. En toute sérénité, comme elle le souhaitait, et
après une vie d’engagement bien remplie, vécue en toute modestie.
Epouse du docteur Marcel Greub, elle a été une
compagne et une collaboratrice appréciée, ainsi qu’une mère très attentionnée
pour ses trois enfants, ses beaux-enfants et petits-enfants.
Révoltée
C’est dès l’enfance que la petite Margot Hirsch a été
révoltée par les injustices sociales. Cette aspiration à un monde plus juste
l’a guidée vers le POP, où elle est entrée en 1945, sollicitée par son cousin André Corswant.
Son sens de la justice l’a naturellement conduite à
militer pour l’égalité des droits entre hommes et femmes. Féministe convaincue
et fière de l’être, Margot Greub était membre active de la défunte Union des
femmes pour la paix et le progrès et de l’Association pour les droits de la
femme (ADF).
La militante a été de tous les combats, droit de vote
des femmes, droit à l’avortement, assurance maternité, entre autres.
Avec son franc-parler et son sens de l’à-propos soutenus
par une grande faculté d’analyse, Margot Greub a été rapidement propulsée au
front de la politique locale. Une année après l’obtention du droit de vote pour
les Neuchâteloises, en 1959, elle était élue au Conseil général de La
Chaux-de-Fonds, en devenait la présidente en 1962. Première femme de Suisse à
présider un législatif communal, elle était alors une célébrité nationale.
C’est naturellement qu’elle a ensuite siégé au Grand Conseil neuchâtelois parmi
les premières femmes élues.
Cette ascension politique n’a jamais coupé Margot
Greub de la base, particulièrement celle des femmes et des mères de famille.
Toujours de bon conseil dans les actions féministes, elle ne manquait pas, en
toute modestie et avec douceur, de mettre ses expériences au service d’une
lutte qu’elle n’a jamais abandonnée. Récolte de signatures dans la rue,
distribution de tracts, manifestations, débats : dans toutes ces
activités, se distinguaient sa longue silhouette et son attachante présence.
Elle est partie consciente et désolée que la cause
féministe n’ait pas été totalement gagnée.
Au cours de sa longue vie, elle a vu des campagnes se
succéder et se répéter avec des échecs persistants. Elle soupirait : « Nous
avons déjà défendu cela combien de fois ? »
Elle a toutefois quitté ce monde avec la consolation
de voir son engagement repris dans sa famille et par des militantes pour qui,
longtemps encore, elle restera une figure modèle et chaleureusement
encourageante.   
                                                       
IBR
journal
L’Impartial
 
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décès 
vendredi 28
novembre 2003
page 5