A Madagascar, la déforestation a commencé il y a 2000 ans : Madagascar est universellement reconnu comme un des lieux de la biodiversité les plus importants du monde, avec des taux d'endémisme avoisinant les 90 %, aussi bien pour sa faune que pour sa flore. De part sa diversité de climats, la Grande Île abrite de nombreux types d'écosystèmes, principalement forestiers, de nature trè variée, allant de la forêt humide (Rain Forest) à la forêt sèche. Malheureusement, depuis l'arrivée de l'Homme au début du premier millénaire, la déforestation fait rage. Ainsi, alors que l'Île possédait avant près de 50 millions de kilomètres carrés de couverture forestière, soit près de 90% de sa superficie, les forêts ne sont présentes aujourd'hui que sur 6 millions de kilomètres carrés, soit 15% de la superficie totale de l'Île. Et le phénomène continue, puisque ce sont prè de 100 000 hectares qui disparaissent chaque année. Les hauts-plateaux, où la densité de population est la plus importante, sont quasiment complètement déforestés, et ressemblent parfois à paysages martiens, de terres rouges sans vie. Les causes de cette déforestation sont relativement connues, et confirmées, puisque la disparition du couvert forestier coïncide avec l'arrivée des premiers habitants. Les premiers malgaches sont en effet arrivés à Madagascar de l'Asie et l'Afrique, et ont importé avec eux leurs méthodes agricoles, comme la riziculture, la culture sur brulis, et le pâturage du bétail (zébus). Malheureusement, ces méthodes ne sont pas du tout adaptées aux sols latérites, assez pauvres, et aux écosystèmes fragiles de Madagascar. La culture traditionnelle rizicole sur brulis engendre un cycle vicieux de déforestation sur de tels sols aussi pauvres, car les nouveaux terrains perdent rapidement leur valeur fertile, et au bout de 2 à 3 ans, les rendements chutent dramatiquement et il faut un nouveau terrain, c'est-à-dire brûler une nouvelle parcelle de forêt. L'exploitation de bois précieux illicite est aussi un gros facteur de déforestation. Ainsi, en 2009, suite à l'instabilité politique du pays, le trafic de bois de rose s'est intensifié, au sein même de certaines aires protégées, comme à Masoala, dans le nord-est de l'île. Ces trafics, illégaux par nature, échappent à tout contrôle, et alors que les sommes en jeu sont énormes (voir cet excellent article sur Global Voices), les populations locales perdent une ressource qui, si elle était exploitée durablement, pourrait véritablement participer au développement de la région. Une dégradation quasiment irréversible : érosion & feux de brousse Une fois les forêts disparues, la situation devient trè vite précaire, voir irréversible. Feux de brousses en saison sèche Lors de la saison sèche, les sols sèchent très vite, et les terrains deviennent vite la proie des feux de brousse, qui réduisent le peu de végétation qui arrive à repousser à partir des cendres. Le phénomène a une ampleur énorme à Madagascar, étant donnée la superficie qui ne possède plus de forêt. Uniquement en 2009, plus de 65'000 feux de brousse ont été détectés par les satellites de la NASA, données que vous pouvez visualiser sur notre outil : http://fire.vakanala.org Erosion pendant la saison des pluies Pendant la saison des pluies, la situation est encore plus dramatique : sans forêt, les sols se retrouvent nus, et non protégés contre la puissance des ruissèlements des pluies tropicales. Vu la quantité d'eau lors de ces averses impressionnantes, la forêt joue le rôle de barrière ou d'éponge pour les retenir et permettre leur absorption dans le sol. Mais sans forêt, les eaux de ruissèlement coulent en surface, et lessivent littéralement la matière organique, c'est-à-dire l'engrais naturel des plantes. Ainsi, on estime que chaque année, Madagascar perd jusqu'à 500 millions de tonnes de terre, qui se déversent dans les rivières. Ce phénomène est tel qu'il est visible de l'espace, et, comme le montre la photo satellite ci-contre, les rivières deviennent littéralement rouges de latérite. La combinaison de ces deux phénomènes, répétés année après année, ont des conséquences dramatiques, qui mènent à une stérilisation des sols malgaches, ces derniers devenant autant impropres à l'agriculture qu'à la régénération naturelle des forêts. Une constellation de petits fragments, pas ou peu protégés. La conséquence de cette déforestation massive est une extrême fragmentation de la couverture forestière, qui est composée à plus de 50 % de fragments de moins de 500 hectares et à 80 % de fragments de moins de 5000 hectares, comme on peut le voir dans le graphique "Nombre de fragments", ci-contre. Cette situation de fragmentation est particulièrement préoccupante de par la résilience très faible de tels petits fragments forestiers qui sont très sensibles de par leur taille aux pressions humaines. On pourrait ainsi observer dans la prochaine décennie une phénomène d'accélération de la perte de couverture forestière à Madagascar de par la disparition quasiment simultanée de tous ces fragments, alors même qu'ils constituent de véritables sanctuaires pour les différentes espèces locales et régionales, qui, isolées, y trouvent un dernier refuge. Ceci pourrait se révéler véritablement catastrophique, car, bien qu'étant de petites tailles, la somme des surfaces de ces fragments représente une part non négligeable de la couverture végétales malagasy non protégée, près de 42 % si l'on considère les fragments de moins de 5000 hectares (figure : répartition de la couverture végétale non protégée) A l'heure actuelle, le gouvernement et les ONG oeuvrent de concert pour étendre au maximum la surface du pays classée en aires protégées, mais malheureusement, leur attention est concentrée sur les massifs forestiers de tailles importantes, délaissant les fragments de tailles inférieures. Ainsi, on constate que la conservation de ces fragments n'est que peu considérée, puisque seulement 36% des fragments de 500 à 5000 hectares sont protégés, et moins de 10% pour les fragments de moins de 500 hectares. Ces derniers sont pourtant les derniers vestiges des grandes forêts des régions où ils se situent, et constituent une véritable source de matières premières (bois, stockage de l'eau, plantes médicinales..) pour les populations locales, un véritables rempart contre l'érosion et la perte des sols, et un sanctuaire pour les espèces locales. Source : http://www.vakanala.org/fr/blog/for%C3%AAts-primaires-en-danger http://www.vakanala.org/fr/sitemap http://www.ordiecole.com/mada2012/baobabs_vakanala_01.mht http://www.ordiecole.com/mada2012/baobabs_vakanala_02.mht http://www.ordiecole.com/mada2012/baobabs_vakanala_03.mht http://www.ordiecole.com/mada2012/baobabs_vakanala_04.mht http://seeds.vakanala.org/img/agrement.jpg http://seeds.vakanala.org/img/immatriculation.jpg http://www.ordiecole.com/mada2012/deforestation_a_madagascar.mht http://www.ordiecole.com/mada2012/deforestation_a_madagascar.pdf _______________________________________________________________________________________________ http://www.ordiecole.com/mada2012/deforestation_a_madagascar.txt