dimanche 4 septembre
2005, 22h59
Katrina:
le macabre décompte des morts va enfin commencer
Les corps en décomposition
sont partout dans la ville, flottant dans les rues inondées de la cité
détruite, recroquevillés dans des fauteuils roulants, abandonnés sur les
autoroutes. Sans parler de ceux qu'on découvrira dans les étages et greniers
des maisons submergées par les flots.
Alors que les autorités de
la ville et de l'Etat évoquent depuis plusieurs jours déjà un bilan final de
plusieurs milliers de morts, les responsables fédéraux se sont à leur tour
dimanche rendus à l'évidence. "Il est évident qu'il s'agit de
milliers", a fini par admettre le secrétaire américain à
C'est la première fois
depuis le drame qu'un responsable fédéral reconnaît ce que les autorités
locales disaient craindre depuis plusieurs jours.
Plus tôt dans la journée,
le secrétaire à
"Je pense que nous
devons préparer le pays à ce qui vient. Ce qui va se passer quand nous
enlèverons l'eau de
Samedi, le vice-amiral
Craig Vanderwagen, du Service américain de santé publique, avait déclaré qu'à
la prison Saint-Gabriel de
Le premier bilan officiel,
encore très partiel, pour
Une des rares notes
d'espoir est venue samedi soir du Superdome d'où les 300 derniers réfugiés ont
été évacués sous les acclamations des membres de
Quant au Centre des
congrès, autre site ayant recueilli de nombreux sinistrés, il était lui aussi
"quasiment vide" après le départ de 4.200 réfugiés.
Au total, ce sont des
dizaines de milliers d'habitants qui ont été évacués de la ville par bus,
train, bateau, hélicoptère ou avion en direction du Texas, du Tennessee et
d'autres Etats d'accueil. A Washington, le secrétaire aux Transports Norman
Mineta a annoncé que plus de 10.000 personnes avaient été évacuées de la cité
par les airs, ce qui constitue, selon lui, le plus grand pont aérien jamais
effectué sur le sol américain. Et les vols continueront aussi longtemps que
nécessaire, a-t-il précisé.
Mais, selon M. Chertoff, un
nombre "significatif" d'habitants refusent encore de quitter leur
domicile. Le secrétaire à
Au plan politique, la
polémique suscitée par la lenteur de la réaction fédérale et l'arrivée tardive
des secours n'est pas près de s'éteindre. "Les premiers jours étaient une
catastrophe naturelle. Les quatre derniers jours ont été une catastrophe faite
par l'homme", a ainsi déploré Phillip Holt, 51 ans, secouru chez lui
samedi.
Lors d'une visite dans des
secteurs dévastés de son Alabama natal, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a
pris la défense du président George W. Bush et répondu à ceux qui accusent le
gouvernement fédéral d'avoir tardé à réagir en raison de la présence d'une
majorité de noirs parmi les sinistrés.
"Personne, notamment
pas le président, n'aurait laissé des personnes sans aide en raison de sa
race", a affirmé Mme Rice, plus haut responsable de couleur au sein de
l'administration américaine.
Dimanche, pour la première
fois depuis le passage lundi de Katrina, les compagnies d'eau et d'électricité
envisageaient d'envoyer des camions dans la ville pour évaluer les dégâts. AP
http://fr.news.yahoo.com/050904/5/4kge9.html