La Chaux-de-Fonds / L'Impartial du samedi 12 novembre 2005, page 5 :

Le Musée International de l'Horlogerie (MIH) a inauguré deux vitrines offertes 
par le laboratoire de recherche et développement de Swatch Group. La première 
partie de la nouvelle muséographie fait la part belle à la haute technologie.

Sissi et ma tante Lile :

«L’objet du mois», le nouveau cycle proposé par le MIH, s’est ouvert jeudi. 
Le projet était dans les tiroirs «depuis longtemps», dit Nicole Bosshart. 
De quoi s’agit-il ? «D’une mise en bouche du musée». Une vitrine se trouve 
à l’entrée, au haut de l’escalier menant à la salle polyvalente. 

En 12 mois, le public découvrira un objet choisi par 12 personnalités.
Elles y ont adjoint un texte expliquant leur sélection. La directrice 
des Affaires culturelles de La Chaux-de-Fonds, la conseillère communale
Claudine Stähli-Wolf, a ouvert les feux. Un portrait miniature de l’impératrice 
d’Autriche Sissi est exposé. Pourquoi ?

C’est une histoire «de regards croisés». Ceux de Sissi et d’une petite fille 
autrichienne qui «s’arrêtait chaque jour le long du chemin de l’école pour 
regarder le portrait de Sissi dans une vitrine».

Les regards croisés de cette petite fille et d’un monsieur distingué. 
Celui-ci lui a offert ce portrait dont elle rêvait, mais qu’elle ne pouvait pas 
s’offrir. «La petite fille a grandi, elle a quitté l’Autriche, où sa famille est 
restée jusqu’à ce que le nazisme la fasse intégralement disparaître».

Elle est devenue institutrice en Suisse. Elle a enseigné à la mère, à la tante, 
au frère et à Claudine Stähli-Wolf elle-même. «A force, être seule au monde 
lui a pesé, et nous l’avons adoptée : elle est devenue notre tante Lile après 
avoir été Mademoiselle Hirsch pendant 35 ans», écrit la conseillère communale, 
qui a finalement reçu le portrait de Sissi.

«Elle me l’a confié comme une trace de survie et d’espoir. Un regard à croiser
chaque jour pour ne pas oublier ce qui est important et ce qui l’est moins.» 
Et de conclure : «Le temps n’effacera pas ces regards croisés, confiants et
tendres, trahis par l’histoire, certes, mais chaque jour reconstruits». 

Source : "L'Impartial" du samedi 12 novembre 2005, page 5 [DAD / Daniel Droz]

J'ai découvert cet article le 11.06.2010, plus de cinq ans après sa parution...

http://www.ordiecole.com/gen/html/lily_hirsch.html

http://www.ordiecole.com/chauxdefonds/impartial_20051112_p5.pdf
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