Handbuch der historischen Buchbestände in der Schweiz
Répertoire des fonds imprimés anciens de Suisse
Repertorio dei fondi antichi a stampa della Svizzera


BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE LA CHAUX-DE-FONDS

Rédaction. Sylvie Béguelin

Coordination. Jean-Luc Rouiller

Etat. Septembre 2005

Adresse. Rue du Progrès 33, 2300 La Chaux-de-Fonds

Téléphone. +41 32 967 68 31

Fax. +41 32 722 07 88

Internet. http://www.chaux-de-fonds.ch/bibliotheques

E-mail. service.bibville@ne.ch

Sigle pour le prêt inter. CF V

Rattachement administratif. Ville de La Chaux-de-Fonds, Affaires culturelles

Fonctions. Bibliothèque publique de la ville de La Chaux-de-Fonds à vocation patrimoniale

Collections. 1. Fonds moderne de type lecture publique (livres, disques, multimedia). 2. Fonds ancien encyclopédique dominé par l'histoire et les belles-lettres, avec une forte proportion d'ouvrages du 19e s. 3. Fonds neuchâtelois, fonds audiovisuel, fonds spéciaux. 4. Livres pour la jeunesse (Bibliothèques des Jeunes)

Conditions d'utilisation. Bibliothèque de prêt (gratuité) avec libre-accès et salle de lecture. Les travaux en cours induisent des horaires particuliers (voir le site web). La consultation des fonds spéciaux s’effectue sur rendez-vous. Prêt entre bibliothèques (PEB).

Equipement technique. Une photocopieuse, 1 lecteur reproducteur de microfilms, 7 postes OPAC, 4 postes Internet, 1 poste pour la bureautique

Informations pour les utilisateurs de passage. Depuis la gare CFF, prendre à droite l’avenue Léopold-Robert, puis à gauche la rue du Docteur-Coullery et à droite la rue du Progrès (5-10 min.). Depuis la sortie du tunnel routier de la Vue des Alpes, suivre la signalisation «Bibliothèque». Depuis le Jura, rejoindre le centre ville et suivre l’avenue Léopold-Robert, puis la signalisation «Bibliothèque». Quelques places de parc dans les environs. La Bibliothèque est intégrée dans le centre scolaire Numa-Droz.

HISTORIQUE DU FONDS

La Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds trouve ses origines dans la bibliothèque du Collège, construit en 1833 (rue du Collège 6), à une époque où la ville comptait 8'600 habitants. Son histoire débute officiellement le 5 mars 1838, au moment où le règlement de cette bibliothèque est adopté par la Chambre d’éducation. Elle est alors constituée d’un fonds de 269 titres (environ 800 vol.) de culture générale, choisis avec soin pour les écoliers dans les catalogues de librairies, parmi les titres récemment édités. Les livres sont déposés dans une armoire de la salle des délibérations de la Chambre d’éducation. Leur acquisition a pu être réalisée grâce aux dons généreux de quelques actionnaires de l’ancienne Ecole d’horlogerie (dissoute en 1832), qui ont cédé leurs dividendes, et à une souscription auprès des cinq cercles de la ville. Organe officiel de contrôle des montres, le Bureau de poinçonnement (qui deviendra plus tard le Bureau de contrôle) offrira chaque année à la Chambre d’éducation 50 louis pris sur l’excédant de ses revenus pour favoriser les actions éducatives. Une partie de cette somme est consacrée à l’achat d’ouvrages pour la bibliothèque. Cependant, ce fonds de livres ne constitue pas la toute première bibliothèque inaugurée à La Chaux-de-Fonds.

Quatre ans auparavant, Célestin Nicolet, pharmacien et notable engagé dans la vie culturelle et associative chaux-de-fonnière, préconisait la création d’une bibliothèque pour le Cercle de l’union, une société amicale de tendance républicaine, et invitait chaque membre à donner un ouvrage d’une valeur «qui ne sera pas moindre de 30 francs» (PV, p. 1). Une autre initiative était menée parallèlement, émanant sans doute d’un groupe proche de l’Eglise réformée, comme le laisse sous-entendre une lettre circulaire du 1er février 1835 adressée à la population en vue de la fondation d’une bibliothèque religieuse: «A mesure que l’industrie et le commerce se développent dans nos montagnes, il est à craindre que notre population intelligente et active ne consacre de plus-en-plus ses loisirs et son argent à des objets qui, sous une apparence spécieuse ne soyent au fond frivoles et nuisibles» (Ndoc/13.1/20-1). Aucun document n’atteste toutefois la réalisation de ce projet.

En revanche, selon les procès-verbaux du Cercle de l’union, le règlement de la bibliothèque de l’Union a été accepté le 21 septembre 1835. Il s’agit de la première bibliothèque officiellement attestée dans la ville. Pour ses fondateurs, son but relève de la mise à disposition de livres d’histoire, de géographie, de voyages et de littérature. 300 ouvrages constituent le fonds originel. Pour le compléter, certains membres prennent contact avec les familles d’artistes ou d’horlogers célèbres (Léopold Robert, Pierre Jaquet-Droz, Daniel Jean-Richard, Abraham-Louis Perrelet, Jean-Pierre Droz, Henri-François Brandt, les Girardet) pour solliciter des dons de manuscrits, de lettres ou de dessins (PV du 3 octobre 1835). Durant presque vingt années, la bibliothèque de l’Union fonctionnera de façon autonome, et ce jusqu’en mai 1853, date à laquelle les membres décident d’offrir à la bibliothèque du Collège leur collection d’ouvrages, dans le but de faciliter l’étude du canton de Neuchâtel, du point de vue de l’histoire, de la statistique et des sciences naturelles. Ce don d’environ 1’700 vol. est le bienvenu, car depuis sa création la bibliothèque du Collège ne s’était que peu développée, par manque de ressources. En effet, même si le prêt était payant (14,5 batz pour les élèves du Collège en 1839), sa fortune était plutôt maigre. En 1841, les caisses étaient presque vides, car les 1’173 vol. acquis jusqu’alors avait coûté la somme de 2’475 L[ivres]. En plus des livres, la bibliothèque reçoit aussi des oiseaux du Jura, un herbier et une collection géologique et minéralogique. Pour gérer cette collection d’objets, la commission valide le 23 mai 1853 un nouveau règlement pour la bibliothèque et les musées. Chaque année, ces institutions recevront de la Ville un montant total de 300 francs.

En 1856 paraît le premier catalogue imprimé, contenant 971 ouvrages (environ 3’000 vol.), soit un accroissement moyen d’environ 40 titres par an depuis 1838. Ils sont classés par matières: religion, sciences, histoire, littérature, géographie et voyages, mémoires et biographies, revues et journaux, bibliothèque neuchâteloise, bibliothèque de la jeunesse. Après inventaire, la valeur assurée de la collection s’élève à 10'000 francs. Un crédit de 1’700 francs est accordé annuellement par la Municipalité. Le 6 août 1860, un nouveau Collège comprenant 34 classes (aujourd’hui détruit et remplacé par le Centre scolaire Numa-Droz, rue Numa-Droz 28) est enfin inauguré, mais la bibliothèque reste dans l’ancien Collège, contrairement à ce qui avait été prévu. Le deuxième catalogue imprimé de la bibliothèque du Collège paraît en 1869, avec une liste de 2’455 ouvrages en 6’118 vol., ce qui représente un accroissement moyen d’environ 114 titres par an entre 1856 et 1869. Le classement systématique s’étoffe, avec de nouvelles matières: théologie, philosophie, sciences sociales et politiques, jurisprudence, sciences médicales, sciences naturelles, sciences physiques, mathématiques, arts, encyclopédies, belles-lettres, sciences historiques et géographiques, biographies. Les procès-verbaux de la commission mentionnent également environ 9’000 vol. (livres et brochures) pour la jeunesse, décrits dans un catalogue à part en 1865. La bibliothèque n’est alors ouverte qu’une fois par semaine.

Dans la seconde moitié du 19e s., l’accroissement du fonds courant dépend de legs et de dons successifs de personnalités du lieu. Peuvent être mentionnés les noms de Célestin Nicolet (1820-1870), dont la bibliothèque scientifique et politique, ainsi qu’un fonds de correspondance restent aujourd’hui encore d’un intérêt remarquable, de son frère Oscar Nicolet (1814-1898), du libraire Ami Lesquereux, du docteur Gustave Irlet et du conseiller fédéral Numa Droz (1844-1899). En 1870 est lancée une souscription publique pour l’achat de la bibliothèque du journaliste et homme politique Gonzalve Petitpierre (1805-1870). Celle-ci renferme 4’477 titres, essentiellement des éditions des 18e et 19e s., relatifs entre autres à l’histoire littéraire et à l’histoire suisse. Elle est acquise pour la somme de 7’125 francs, mais seules dix personnes ont souscrit à l’achat. Le restant des frais sera couvert par la Municipalité en 1873.

Cette année-là, on compte 250 lecteurs, qui ont emprunté ou consulté 8’500 vol. Les principaux ouvrages demandés sont les revues, les romans, les récits de voyages et les livres plutôt attrayants. Mais d’autres bibliothèques spécialisées font concurrence à la bibliothèque du Collège: la bibliothèque de l’Oratoire (ouvrages d’édification, dès 1850), la bibliothèque de l’Union chrétienne de jeunes gens (dès 1861), la salle de lecture de la Mission intérieure (de 1867 à 1890, date à laquelle le fonds sera donné à l’Union chrétienne de jeunes gens), la bibliothèque de la Société d’émulation industrielle (1879 à 1892), les bibliothèques des écoles d’horlogerie, d’art et de gravure, de commerce, ainsi que celles de divers cercles comme la Loge de l’amitié, le Cercle du sapin, le Grütli, et de sociétés comme le Club alpin, les Jeunes commerçants, les Officiers et sous-officiers, la Société d’agriculture. A la cessation de leurs activités, certaines de ces bibliothèques seront intégrées dans celle du Collège, comme celle de la Société d’émulation industrielle en 1892.

Pour faire face aux problèmes d’accueil des nombreux écoliers chaux-de-fonniers, la Municipalité décide une fois de plus de construire un nouveau bâtiment, vaste et majestueux, pour accueillir les degrés supérieurs. Le Collège industriel est ainsi ouvert le 5 août 1876. Il abrite l’Ecole industrielle, des classes primaires, l’arsenal des cadets, l’Ecole d’art, les Musées de peinture et d’histoire naturelle, le Musée historique et la Bibliothèque publique dès mars 1877. Une année plus tard, celle-ci compte plus de 22'000 vol. Elle a ainsi plus que triplé son fonds en moins de dix ans. Deux dons extraordinaires d’ouvrages richement illustrés marquent cette fin de siècle. En 1878, Sophie Mairet (1796-1888), bienfaitrice de la ville et fondatrice de l’hôpital, offre l’ouvrage de Pierre Joseph Redouté, Les Liliacées (Paris 1802-1816, 8 vol.). En 1884, un certain Adolphe Boisot cède l’atlas d’anatomie (Anatomiae universae) de Paolo Mascagni (Pise 1823).

La création d’une salle de lecture date de mars 1881. En 1885, elle est utilisée pour un recatalogage complet qui s’organise sous la direction du professeur Edouard Stebler (1844-1914). La mise à jour du classement permet de publier un nouveau catalogue de 7'326 titres classés par matières (encyclopédies, revues universelles, théologie, philosophie, sciences sociales, jurisprudence, belles-lettres, géographie et voyages, histoire, biographies, beaux-arts, technologie, mathématiques, histoire naturelle, sciences médicales, bibliographies), classement que l’on retrouve aussi au rayon. Depuis 1869, le fonds s’est ainsi accrû de 4’870 titres, soit une moyenne annuelle de 300 titres, qui est avant tout due aux dons. Le premier comité affecté à la seule surveillance de la bibliothèque et des musées est constitué le 4 septembre 1888. Le président de ce comité est toujours membre de la commission scolaire, mais la bibliothèque acquiert davantage d’autonomie.

Le 20e s. marque le début de la professionnalisation de la bibliothèque. William Hirschy (1877-1952) est nommé bibliothécaire permanent en 1910. Les horaires sont étendus. L'institution est considérée à la fois comme une bibliothèque populaire et comme une bibliothèque savante. Dans le souci de constituer un fonds patrimonial, le comité souhaite désormais acheter tous les ouvrages neuchâtelois. En 1914, le fonds général est constitué d’environ 30'000 vol., 16'000 brochures et 550 cartes, auquel s’ajoute le fonds Edouard Stebler (environ 700 titres), qui a été acquis à sa mort et qui comprend de remarquables ouvrages de sciences naturelles, abondamment illustrés de planches en couleur. Les dons se succèdent: celui du professeur de mathématiques et de musique Arnold Droz-Farny (1857-1912) en 1916, constitué de près de 950 titres plus spécifiquement orientés en histoire et en mathématiques, et celui d’Edouard Perrochet (1831-1918) en 1918, dont de nombreux ouvrages et brochures traitent de l’histoire neuchâteloise. Les achats se focalisent sur la philosophie, l’histoire, la géographie, l’histoire littéraire et la linguistique, ou encore les mathématiques, la physique et les sciences naturelles.

L’épidémie de grippe espagnole qui ravage l’Europe en 1918 contraint les autorités à fermer l’institution au public. Les bibliothécaires en profitent non seulement pour mettre à jour le catalogue sur fiches, mais aussi pour réaliser une liste imprimée des ouvrages acquis depuis l’impression du dernier catalogue. Par la suite, chaque année, ou presque, d’autres listes seront imprimées pour signaler les nouvelles acquisitions, et ce jusqu’en 1952. La crise des années 1920 est marquée par la donation du fonds de l’ancien conseiller général, député et conseiller aux Etats Arnold Robert (1846-1925), qui s’est notamment occupé de réaliser la première histoire de La Chaux-de-Fonds pour la commémoration du centenaire de l’incendie. Sa famille offre, entre autres, des ouvrages d’histoire et de sciences sociales et politiques, qui sont intégrés dans le fonds courant, ainsi que des archives personnelles. Le Bureau de contrôle, déjà actif aux origines de la bibliothèque, contribue également à son développement par un don en argent de 2’000 francs. Un ex-dono réalisé par le peintre chaux-de-fonnier Charles Humbert signale les 250 ouvrages achetés avec cet argent.

L’exiguïté des locaux est toujours d’actualité, d’autant plus que les dons de livres continuent d’affluer. Le baron Pierre de Coubertin, par exemple, offre l’ensemble de ses publications en 1928. Grâce au déménagement du Musée d’histoire naturelle dans le bâtiment de la poste, la bibliothèque reçoit une salle attenante au deuxième étage. La crise des années 1930 oblige à une réduction des prestations; le taux de fréquentation du public baisse nettement. Plusieurs causes sont évoquées: le cinématographe et la radio, l’accès à la bibliothèque au deuxième étage, le catalogue incomplet et l’exiguïté des salles.

En 1939, Mlle Luginbuhl remplace des aides engagés sous les drapeaux. Elle est sans doute la première femme aide-bibliothécaire de l’institution. Deux ans plus tard, Paul Berner, ancien directeur de l’Ecole d’horlogerie, lègue 2’000 livres, pour la moitié du 19e s., surtout de sciences, de philosophie et d’histoire, ce qui permet de compenser la faiblesse des achats liée à la guerre (censure et prix prohibitifs, liaison difficile avec la France). En 1942, William Hirschy, en fonction depuis 1914, prend sa retraite de directeur et laisse sa place à Jules Baillods (1889-1952), connu comme écrivain. Deux ans plus tard, Jules Wolff lègue sa bibliothèque espérantiste. Elle constitue le noyau du fonds consacré à l’espéranto, qui se développera par la suite, grâce au dévouement de Claude Gacond.

En 1952, le directeur Jules Baillods, en poste depuis dix ans, décède brusquement. Fernand Donzé, jeune bibliothécaire, lui succède. Il dynamise l’institution en instaurant le libre-accès, d’abord en salle de lecture (1956), et en introduisant la CDU. Une bibliothèque des Jeunes est inaugurée au Collège de l’Abeille en 1953, avec 2’000 livres pour enfants. Dans la deuxième partie du 20e s., de nombreux fonds de livres et d’archives complètent les collections. Celui de l’ancien professeur de dessin, William Stauffer, en 1954, comprend 300 peintures, plus de 2’000 dessins et 2’100 vol., dont un tiers antérieur à 1900, essentiellement en art et en littérature. En 1958, le Bureau de contrôle offre à l’institution un fonds d’ouvrages bibliophiliques constitué par le peintre et illustrateur Charles Humbert (1891-1958), soit plus de 800 ouvrages anciens, dont une vingtaine d’incunables. Une nouvelle salle de lecture, dotée de trente-cinq places de travail, est inaugurée. La Bibliothèque de la Ville est alors nettement orientée vers la lecture publique, malgré la conservation de fonds anciens.

En 1962, la bibliothèque compte environ 180'000 vol. et s'accroît de 1’200 ouvrages par année. Deux ans plus tard, Yvonne Privat, la veuve du journaliste et écrivain pacifiste Edmond Privat (1889-1962), donne le fonds d’archives de son époux. Plus de 6’000 lettres, dont quelques-unes du Mahatma Gandhi, enrichissent le fonds courant. Désormais, la bibliothèque prend une orientation résolument de conservation et non plus seulement de lecture publique, dans l’idée de constituer un patrimoine reflétant l’histoire de la Chaux-de-Fonds, en récoltant les documents ayant appartenu à des personnes ou à des associations liés à la ville. Jusqu’en 2005, ce n’est pas moins de 85 fonds d’archives qui seront donnés, déposés ou achetés. Un secteur iconographique est développé dès 1976, un service de discothèque dès 1978. Le département audiovisuel cantonal (DAV) est installé dans des locaux rénovés, qui sont inaugurés le 28 septembre 1979. La bibliothèque occupe alors l’aile ouest du Collège Numa-Droz.

L’acceptation de la loi cantonale du 15 décembre 1981 concernant "l'aide à la lecture publique et aux bibliothèques" octroie à la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds le statut officiel de bibliothèque de conservation pour le patrimoine des Montagnes neuchâteloises et pour l’ensemble du patrimoine audiovisuel cantonal. Dès 1990, Jacques-André Humair, nouveau directeur, se concentre d’une part sur la mise en place d’une politique de conservation des fonds correspondant aux nouveaux standards, et d’autre part s’attache à sortir la bibliothèque de l’isolement dans lequel elle se trouve. La Bibliothèque de la Ville fonde, avec la Bibliothèque publique et universitaire et les bibliothèques de l’Université de Neuchâtel, le Réseau des bibliothèques neuchâteloises (devenu en 2002 le Réseau des bibliothèques neuchâteloises et jurassiennes avec l’adhésion des bibliothèques du canton du Jura), et adhère en 1996 au Réseau des Bibliothèques de Suisse occidentale (RERO). Cet événement marque un tournant dans l’histoire de la bibliothèque, qui devient un réel partenaire au niveau romand, reconnu tant comme bibliothèque de lecture publique que comme bibliothèque d’étude. Grâce à un crédit de rénovation de plus de deux millions de francs, voté en avril 2004 par le Conseil général de la Ville de La Chaux-de-Fonds pour assainir son bâtiment et aménager de nouveaux lieux de stockage, la Bibliothèque de la Ville bénéficie désormais de structures de conservation optimales pour ses collections patrimoniales.

DESCRIPTION DU FONDS

Le comptage des ouvrages a été effectué livres en main, car le catalogue imprimé de 1885 ne correspond plus à l’état actuel du fonds ancien. Seuls deux fonds spéciaux ont été inventoriés à partir des registres d’entrées. L’opération a nécessité l’élaboration d’une base de données sur Access. Nous parlons, en règle générale, en nombre de titres et de volumes.

Survol chronologique et par langues

La collection totale d’imprimés comprend environ 241'000 vol.: 142'000 en magasin, 68'000 en libre-accès, 30'800 (vol.) périodiques (dont 550 titres vivants). A cela s’ajoutent 1’200 cartes et plans, 20'000 disques, 5'000 affiches, 4'000 cartes postales, 31'000 manuscrits, 30'000 tirages photographiques, 115'000 négatifs, 2’800 supports filmiques, 2’000 microfilms. D’après notre inventaire, les fonds anciens regroupent 20’710 titres antérieurs à 1901, brochures et périodiques compris, pour un nombre de vol. s’élevant à 35'765, ce qui représente près de 15% de l’ensemble de la collection d’imprimés.

La répartition des ouvrages par siècles montre dans le fonds ancien une très large majorité (80% des titres) d’ouvrages du 19e s., soit 16'643 titres en 27’886 vol. (4’790 titres en 9'230 vol. pour la première moitié de ce siècle et 11'853 titres en 18'656 vol. pour la seconde). Le 18e s. ne représente que 11% des titres (2’254), mais tout de même 16% des vol. (5'672). Le solde se répartit presque équitablement entre les 16e (453 titres en 484 vol.) et 17e s. (418 titres en 479 vol.). On notera encore la présence de 24 incunables. La plupart des ouvrages des 15e-17e s. provient du fonds Charles Humbert. Un peu plus de 900 titres en 1’219 vol. ne comportent pas de date, mais ont été jugés comme étant antérieurs à 1900. Ils ont été pris en compte dans les statistiques.

La répartition par langues montre une nette domination (80% des titres) du français, avec 16'618 titres pour 29'553 vol. (76 titres du 16e s., 271 du 17e s., 1’866 du 18e s., 13'667 du 19e s., 738 sans date). La langue étrangère la mieux représentée (12% des titres) est l’allemand, avec 2’496 titres en 4’093 vol. (3 du 16e s., 13 du 17e s., 195 du 18e s., 2’173 du 19e s., 112 sans date). Le latin suit avec 702 titres en 874 vol. (22 du 15e s., 258 du 16e s., 95 du 17e s., 126 du 18e s., 179 du 19e s., 22 sans date), l’anglais avec 448 titres en 693 vol. (1 du 17e s, 14 du 18e s., 408 du 19e s., 25 sans date), l’italien avec 319 titres en 400 vol. (2 du 15e s., 111 du 16e s., 32 du 17e s., 38 du 18e s., 121 du 19e s., 15 sans date), l’espagnol avec 39 titres (50 vol.), et les autres langues avec 29 titres (33 vol.). Les ouvrages en langues étrangères proviennent essentiellement de fonds spéciaux, comme les fonds Edmond Privat (255 titres, dont 120 en anglais, soit 47%), Charles Humbert (932 titres, dont 188 en italien, soit 20%), Edouard Stebler (623 titres, dont 313 en allemand, soit 50%).

Aperçu systématique

L'analyse systématique des fonds s’appuie sur une classification simplifiée du catalogue imprimé de 1885, dont ont été maintenus quinze domaines, parfois eux-mêmes divisés en matières. Tous les titres se sont vu attribuer un domaine, mais seuls 57% d’entre eux une matière. Les différents domaines sont présentés ici en fonction de leur importance quantitative.

Le domaine le plus fortement représenté (25% des titres) est celui des belles-lettres, avec 5’274 titres en 8’589 vol.: 6 titres du 15e s., 227 du 16e s., 179 du 17e s., 541 du 18e s., 3’962 du 19e s., 359 sans date. La littérature française occupe le premier rang, avec 2’700 titres en 4’672 vol.: 17 titres du 16e s., 78 du 17e s., 290 du 18e s., 2’142 du 19e s.,183 sans date. La seconde moitié du 19e s. est largement représentée avec 1’832 titres (67%), parmi lesquels se trouvent de nombreux romans populaires français (comme Eugène Sue) ou neuchâtelois (T. Combe, Louis Favre, Oscar Huguenin). Leur médiocre état de conservation témoigne d'emprunts très fréquents. La littérature antique (essentiellement latine) occupe le second rang avec 456 titres en 596 vol., parmi lesquels on relèvera 6 incunables (dont une édition bilingue latin-italien des fables d’Esope, ornée de nombreuses gravures: Esopo historiado, Venise 1497) et 129 titres du 16e s. (à côté de 55 titres du 17e s., 47 du 18e s., 193 du 19e s. et 26 sans date). Puis viennent la littérature anglaise et américaine avec 406 titres en 719 vol. (32 titres du 18e s., 342 du 19e s., 32 sans date) et la littérature allemande avec 349 titres en 672 vol. (1 titre du 17e s., 54 du 18e s., 252 du 19e s., 42 sans date). Si la littérature italienne n’est représentée que par 175 titres (263 vol.), elle comporte tout de même 35 titres du 16e s., dont plusieurs œuvres du poète Dante Alighieri, particulièrement apprécié et étudié par Charles Humbert (Opere del divino poeta Danthe, Venise 1520); 15 titres ont été publiés au 17e s., 27 au 18e s., 93 au 19e s., 5 ne présentent pas de date. Seuls 9 titres concernent la littérature russe. 675 titres traitent de linguistique (8 du 16e s., 8 du 17e s., 52 du 18e s., 561 du 19e s., 46 sans date), principalement en français (520 titres, 625 vol.) et en allemand (105 titres, 135 vol.). L’histoire littéraire comporte 222 titres en 437 vol. (1 titre du 17e s., 13 du 18e s., 200 du 19e s., 8 sans date) pour l’essentiel (209 titres, 421 vol.) en français.

Avec 3'515 titres en 6'653 vol., les ouvrages d’histoire forment le deuxième domaine le mieux représenté au sein du fonds ancien (17% des titres): 2 titres du 15e s., 41 du 16e s., 47 du 17e, 501 du 18e s., 2’805 du 19e s., 119 sans date. Parmi eux, 904 titres (1’468 vol.) concernent l’histoire de la Suisse: 3 titres en 3 vol. du 16e s., 7/7 du 17e s., 94/210 du 18e s. (Aegidius Tschudi, Chronicon helveticum, Bâle 1734-1736), 773/1'222 du 19e s. et 27/26 sans date. A ces ouvrages, on doit ajouter 787 titres (1'119 vol.) relatifs à l’histoire neuchâteloise: 5 titres en 5 vol. du 17e s., 169/192 du 18e s., 591/900 du 19e s. et 22/22 sans date. Relevons encore 786 titres (1’873 vol.) concernant l’histoire de la France (9 titres en 10 vol. du 16e s., 12/14 du 17e s., 74/279 du 18e s., 647/1'506 du 19e s. et 44/64 sans date), spécialement celle des périodes révolutionnaire et napoléonienne. Le français domine nettement avec 2'975 titres (5'756 vol.); les 439 titres (771 vol., soit 12.5%) en allemand concernent essentiellement l’histoire suisse. Reste 38 titres en latin, dont 24 proviennent du fonds bibliophilique Charles Humbert, et 30 titres (55 vol.) en anglais.

La théologie est représentée de manière assez conséquente par 1’700 titres (8,2% du fonds ancien) en 2’195 vol.: 12 incunables, 76 titres du 16e s., 75 du 17e, 298 du 18e s., 1’179 du 19e s., 60 sans date. Près du 80% d’entre eux sont en français, 8% en latin, 5,5% en allemand, 1,5% en anglais. S’y trouvent notamment de nombreux catéchismes destinés aux enfants, des ouvrages de morale chrétienne, en particulier du pasteur neuchâtelois Jean-Frédéric Ostervald (Traité des sources de la corruption qui règne parmi les chrétiens, Bâle 1728; Traité contre l’impureté, Neuchâtel 1708) et des essais (Auguste Vinet, Ernest Renan, etc.). Signalons également 184 ouvrages (203 vol.) d’Ecritures saintes (comme La Bible d’Olivetan, Neuchâtel 1535), dont 6 en grec et 2 en hébreu; les impressions antérieures à 1800 sont ici proportionnellement plus nombreuses qu’ailleurs: 1 incunable, 18/28 du 16e s., 13/13 du 17e s. et 44/46 du 18e s. Parmi les 193 ouvrages (304 vol.) d’histoire religieuse (dont 1 du 16e s., 4 du 17e s., 17/29 du 18e s.), une grand partie concerne l’histoire de la Réforme et ses conséquences en pays neuchâtelois.

Le fonds Edouard Stebler contribue à enrichir la collection courante des livres de sciences naturelles. Sur 1’474 titres (3109 vol.), 446 (1’071 vol.) appartiennent à ce fonds, soit environ 30%. 1’045 titres (2’258 vol.) sont en français, 345 (626 vol.) en allemand, 31 (139 vol.) en anglais et 39 (58 vol.) en latin. Des périodiques et des livres illustrés de planches en couleur composent un ensemble de grande qualité. La splendide Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des rolliers de François Levaillant (Paris 1806) en est un des joyaux. La grande majorité date du 19e s. (1’270 titres en 2’615 vol.). 104 titres (332 vol.) sont du 18e s., dont l’Histoire naturelle de Buffon (Paris 1769-1776), 6 du 17e s., 3 du 16e s. Le plus ancien est un Herbarius latinus attribué à Arnoldus Villanova (Vicenza 1491), qui traite de botanique mais d’un point de vue médical. Parmi les ouvrages de sciences naturelles, un quart concerne la botanique (365 titres en 721 vol., dont 1 incunable, 1 du 17e s., 13/28 du 18e s.) et un autre quart la zoologie (405 titres en 897 vol., dont 1 du 16e s., 2 du 17e s., 21/68 du 18e s.).

Implantée dans une ville industrielle qui possède une école de commerce depuis 1890, la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds a acquis, par achat et par dons, de nombreux ouvrages en sciences sociales, politiques et économiques. 1’476 titres (3’359 vol.), répartis entre ces trois matières, offrent aux lecteurs une base théorique sans doute étoffée pour l’époque. 76% d’entre eux datent d’ailleurs de la seconde moitié du 19e s. (1’126 titres, 2’782 vol.) et 18% (263 titres, 446 vol.) de la première moitié du 19e s. Reste 50 titres du 18e s., 5 du 17e s. et 3 du 16e s. La documentation autour des expositions nationales (Zurich 1883, Genève 1896) et universelles (Londres 1851, Philadelphie 1876, Paris 1889, Chicago 1893, Paris 1900) révèle l’intérêt tout particulier des lecteurs d’alors pour ce type de manifestations. Les encombrantes séries de statistiques fédérales, de la seconde moitié du 19e s., distribuées dans toutes les bibliothèques suisses, sont liées à ce domaine, ce qui en explique aussi le nombre élevé de volumes. Par contre, un lot de brochures fort intéressantes sur le développement des chemins de fer, du point de vue international, national et régional, mérite d’être signalé.

La géographie forme un ensemble de 1’239 titres en 1'990 vol., dont 986 titres (80%) en 1'578 vol. datent du 19e s. et 119 (253 vol.) de la seconde moitié du 18e s., comme le Voyage dans l’hémisphère austral et autour du monde de James Cook (Paris 1785). Plusieurs atlas universels datent de cette époque (Atlas universel de Gilles Robert de Vaugondy, Paris 1757), ainsi que des guides du voyageur. On notera aussi la présence d’un ensemble (38% de la géographie) de 482 récits de voyages (757 vol.), dont 4 datent du 17e s. et 67 (182 vol.) du 18e s.; le plus ancien est la Schweytzer Chronick de Johannes Stumpf (Zurich 1606). 272 titres (377 vol.) traitent de géographie suisse (192 en français, 71 en allemand, 4 en latin, 3 en anglais, 2 dans une autre langue), dont 44 (63 vol.) de géographie neuchâteloise. En géographie suisse, 211 titres datent du 19e s., 30 du 18e s., 5 du 17e s. et 26 n’ont pas de date, alors qu’en géographie neuchâteloise on trouve 34 titres du 19e s., 5 du 18e s. et 5 sans date.

Les biographies de personnages célèbres, notamment de Français (révolutionnaires, députés, ministres, nobles, hommes d’Eglise, écrivains), constituent un ensemble de 1’131 titres en 1’650 vol.: 991 titres en 1'437 vol. du 19e s., 75/137 du 18e s., 13/17 du 17e s., 15/19 du 16e s. Plusieurs éditions des Vies des hommes illustres de Plutarque ont été acquises, dont quatre datent du premier tiers du 16e s. (Venise 1502, Venise 1518, Venise 1527, Bâle 1535). La langue française domine largement avec 980 titres (1’456 vol.). 9 titres ont été publiés en latin, 13 en italien (15 vol.).

Les sciences mathématiques, avec 1’111 titres (1’537 vol.) se trouvent essentiellement dans le fonds courant ancien. Deux incunables conservés dans le fonds Charles Humbert renvoient à ce domaine: les Elementa d’Euclide (Venise 1482) et la Compilatio de astrorum scientia de Léopold d’Autriche ([Augsbourg] 1489). 978 titres (1’370 vol.) datent du 19e s., 78 du 18e s. (106 vol.), 11 du 17e s. (14 vol.), 12 du 16e s. (12 vol.). 806 titres (1’135 vol.) sont en français, 259 en allemand (323 vol.), 18 en italien (29 vol.), 13 en latin (13 vol.), 12 en anglais (33 vol.). La mécanique et l’horlogerie, matières relatives aux sciences mathématiques, sont peu présentes dans le fonds courant de la bibliothèque d’une ville où prédominent pourtant ces deux activités industrielles. 134 titres (205 vol.) relèvent de l’horlogerie (111 du 19e s., 17 du 18e s., 1 du 17e s., 5 sans date), et 72 titres (97 vol.) concernent la mécanique (66 sont du 19e s., 4 du 18e s. et 2 sans date). Cette situation s’explique par la présence de bibliothèques dans les écoles d’horlogerie et de mécanique, ainsi qu’au Musée d’horlogerie, qui a aujourd’hui centralisé les ouvrages spécialisés. L’art militaire, rattaché également à ce domaine, regroupe 75 titres (92 vol.) de stratégie et d’histoire des guerres (64 du 19e s., 7 du 18e s., 3 du 16e s., 1 sans date). En astronomie, les ouvrages de vulgarisation de Camille Flammarion, Les mondes imaginaires et les mondes réels (Paris 1865) et La pluralité des mondes habités (Paris 1876) côtoient les manuels de l’astronome amateur, tel celui de Kaspar Hirzel, Astronomie de l’amateur (Genève 1820) ou de John Herschell, Traité d’astronomie (Paris 1836).

Parfois difficiles à distinguer de la théologie à cause de leur approche morale, les ouvrages classés en philosophie comprennent 945 titres (1’253 vol.), dont 132 (228 vol.) du 18e s. et 738 (941 vol.) du 19e s. Moins de 100 titres ne sont pas en français: 50 titres pour 78 vol. en allemand, 32/32 en latin, 20/21 en anglais, 20/20 en italien et 1 en grec. Nous retrouvons les principaux classiques qui forment la base de cette discipline: Platon, Aristote, Leibnitz, Descartes, Pascal, etc. L’éducation occupe une place prépondérante, puisque la pédagogie englobe 283 titres (407 vol.), soit près de 30%, avec plusieurs ouvrages consacrés à l’éducation des jeunes filles et des futures mamans, datant de la première moitié du 19e s.: Fénelon, De l’éducation des filles (Lyon 1809); Conseils aux mères sur l’éducation de la première enfance (Neuchâtel 1823); Chrétien Henri Zeller, Conseils sur l’éducation des petits enfants (Neuchâtel 1842); Clarice Beaudoux, Science maternelle (Paris 1844). La méthode pédagogique expérimentale de Froebel est à la disposition des lecteurs chaux-de-fonniers à la fin du 19e s, sous le titre: L’école Froebel. Histoire d’un jardin d’enfants par Octavie Masson (Neuchâtel 1872). La psychologie, qui n’accède au rang de discipline autonome que dans le dernier tiers du 19e s., est peu représentée, avec 22 titres seulement qui datent tous de cette époque.

767 titres (1’079 vol.) traitent de droit, dont près de 70% (546 titres, 792 vol.) datent du 19e s. et 21% du 18e s. (164 titres, 227 vol.). Le droit suisse, avec 168 titres (360 vol.) publiés après 1851, inclut de nombreux textes de loi élaborés dans le cadre de la nouvelle Confédération helvétique. 283 titres (397 vol.) renvoient exclusivement au droit neuchâtelois. Le français est utilisé le plus fréquemment avec près de 640 titres (917 vol.), ce qui n’est pas étonnant dans un canton francophone où les textes officiels émanant de la Confédération sont systématiquement traduits dans la langue du canton. Seuls 92 titres (124 vol.) sont écrits en allemand. La grande majorité des traités de droit (80%) est conservée dans le fonds courant ancien. Un traité en latin de Bartolus de Saxoferrato figure dans le fonds Charles Humbert (Venise 1478). Outre cet incunable, 30 titres ont été publiés en latin: 9 datent du 16e s., 6 du 17e s., 10 du 18e s., 3 du 19e s. et 1 sans date.

La Ville de La Chaux-de-Fonds possède depuis 1870 une école d’art qui a rassemblé dès sa création une collection d’ouvrages utiles à l’enseignement. Le nombre restreint de titres anciens (512 titres, 698 vol.) concernant les beaux-arts, conservés à la Bibliothèque de la Ville, s’explique par la présence conjointe des deux institutions dans le même bâtiment jusqu’à une date avancée. Presque 90% d’entre eux datent du 19e s., avec près de 65% pour la seconde moitié de ce siècle. 119 titres (170 vol.) proviennent du fonds de livres cédé par William Stauffer. La musique apparaît dans très peu d’ouvrages (76 titres, 91 vol.), alors que la peinture et le dessin sont mieux couverts avec 175 titres (213 vol.). L’architecture ne compte que 73 titres (83 vol.) et la sculpture 10 (20 vol.). Dans le fonds Charles Humbert, on compte 49 titres relatifs aux beaux-arts (11 du 16e s., 16 du 17e s., 16 du 18e s., 6 du 19e s.), y compris l’ouvrage richement illustré d’Albrecht Dürer, Institutiones geometricae (Paris 1535).

Avec 407 titres (590 vol.), dont 367 (539 vol.) du 19e s., le domaine des sciences physiques est peu représenté. Comme pour les beaux-arts, ce phénomène s’explique par l’existence d’une bibliothèque technique à l’école d’horlogerie puis au Technicum de La Chaux-de-Fonds. Les ouvrages anciens provenant de ces deux institutions ont ensuite été offerts à la bibliothèque du Musée d’horlogerie. Le français (313 titres, 478 vol.) et l’allemand (89 titres, 107 vol.) sont majoritairement usités; on n’a que 2 titres en latin (17e s.) et 1 en anglais. Les collections constituées par Paul Berner, avec 44 titres (50 vol.), et par Edouard Stebler, avec 54 titres (76 vol.), ont complété le fonds ancien courant de la bibliothèque dans ce domaine. Avec 313 titres (454 vol.), les sciences appliquées n’offrent que peu de variété. Les manuels spéciaux, en rapport avec l’apprentissage d’un métier ou d’un savoir-faire, s’élèvent à 293 titres (405 vol.). Trois d’entre eux datent du 16e s., 6 du 17e s., 25 du 18e s., 268 du 19e s., 11 ne sont pas datés. L’ouvrage rare de Georg Agricola, De re metallica (Bâle 1556), fait aussi partie de cette catégorie.

Les généralités ne comprennent que 398 titres, mais ceux-ci représentent 1’944 vol.: 2 titres du 16e s., 3 du 17e s., 58 (767 vol.) du 18e s., 328 (1'163 vol.) du 19e s. et 7 (9 vol.) sans date. Le domaine inclut de nombreuses séries, notamment des périodiques. Elles englobent aussi les encyclopédies générales et les dictionnaires (39 titres, 194 vol.), comme l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et métiers de Diderot et d’Alembert (Lausanne-Berne 1778-1781), les études sur les livres et l’écriture (135 titres, 376 vol.), les bibliographies (73 titres, 163 vol.).

Collections particulières

Deux sections de documentation ancienne, l’une se référant au canton de Neuchâtel (plus spécialement à La Chaux-de-Fonds et aux Montagnes neuchâteloises), l’autre à des imprimés sans rapport avec le canton, regroupent environ 3'600 documents (circulaires, règlements, cartes d’invitation, tracts, feuillets divers, etc.), répartis en quelque 2’900 dossiers. Ces dossiers, qui n’ont pas fait l’objet d’une analyse détaillée par matières, concernent surtout l’histoire locale et l’histoire neuchâteloise. Presque 70% d’entre eux datent d’avant 1900, dont quelques-uns du 18e s. et du 17e s.

La Bibliothèque des Jeunes (BJ) possède un fonds de 186 romans pour la jeunesse, édités au 19e s. Ce fonds a été acquis suite à des dons de privés et des commissions scolaires de la Ville de La Chaux-de-Fonds et des Planchettes. Les ouvrages, souvent richement illustrés, étaient offerts aux élèves méritants. De nombreux titres ont été publiés dans les collections de la Bibliothèque rose illustrée, de la Bibliothèque d’éducation et de récréation, et chez l’éditeur Hetzel. Principalement édités en français, ils font partie des classiques de la littérature française (134 titres): Alexandre Dumas, La Comtesse de Ségur, Jules Verne, Hector Malot. 39 titres relèvent toutefois de classiques de la littérature anglaise (notamment de Walter Scott), 10 de la littérature allemande (Johanna Spyri, etc.). Seulement 2 titres sont extraits de la littérature italienne et un seul de la littérature russe.

CATALOGUES

Catalogues modernes

Catalogue alphabétique auteurs, titres anonymes [sur fiches; n'est plus alimenté depuis 1953]

Catalogue méthodique [sur fiches; n’est plus alimenté depuis 1953]

Catalogue dictionnaire [sur fiches; 1953-2000]

Catalogue du Réseau des bibliothèques neuchâteloises et jurassiennes [depuis 1999; essentiellement le fonds moderne en libre-accès, la Réserve neuchâteloise et quelques fonds spéciaux]

Catalogues anciens généraux

Catalogue d’une collection de livres destinés à former le fonds de la bibliothèque du Collège de La Chaux-de-Fonds, novembre 1838 [liste ms. alphabétique auteurs et titres anonymes; BV Réserve D 2305]

Catalogue de la Bibliothèque du Collège de La Chaux-de-Fonds. La Chaux-de-Fonds 1856 [systématique]

Registre des entrées [ms., 1869-]

Catalogue de la Bibliothèque du Collège de La Chaux-de-Fonds. La Chaux-de-Fonds 1869 [systématique]

Catalogue de la Bibliothèque de La Chaux-de-Fonds. La Chaux-de-Fonds 1885 [systématique]

Liste d’ouvrages à la disposition du public. La Chaux-de-Fonds [1918]-1952 [alphabétique auteurs et titres anonymes; plusieurs fascicules]

Catalogues anciens spécialisés

Catalogue de la bibliothèque du Cercle de l’union. La Chaux-de-Fonds 1839 [alphabétique des titres]

Catalogue de la bibliothèque de l’Oratoire de La Chaux-de-Fonds au 1er janvier 1856. La Chaux-de-Fonds 1856 [alphabétique des titres]

Supplément au catalogue [de] la Bibliothèque du Collège de La Chaux-de-Fonds. Bibliothèque de la jeunesse. La Chaux-de-Fonds 1865 [alphabétique auteurs et titres anonymes]

Règlement et catalogue de la Bibliothèque de la jeunesse. La Chaux-de-Fonds 1887 [alphabétique auteurs et titres anonymes]

SOURCES ET ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE

Archives

Procès-verbaux de la Chambre d'éducation 1828-1856 [mss; Archives communales de La Chaux-de-Fonds, AAC 347 A]

Procès-verbaux de la Commission de la Bibliothèque du Cercle de l'union, 1834-1848 [mss; BV, VF 7626]

[Lettre circulaire pour créer une bibliothèque religieuse] [ms.; 1er février 1835; BV, Ndoc/13.1/20-1]

Les rapports annuels de la BV existent sous forme imprimée depuis 1859. Ils ont paru sous différents titres: Rapport général du comité d'instruction (1859), Rapport général du comité des études (1859-1862), Rapport général de la commission d'éducation (1862-1917), Rapport du comité de la Bibliothèque (1918-1975), Rapport de la commission de la Bibliothèque (1976-)

Procès-verbaux de la commission de la Bibliothèque, 1888- [mss; BV]

Règlement de la Bibliothèque du Collège. 1838 [ms.; BV, Périodiques 52]

Règlement de la Bibliothèque publique. La Chaux-de-Fonds 1910

Études

Cetlin, Josiane: La Bibliothèque des Jeunes de La Chaux-de-Fonds 1953-2003. In: Regards croisés. Apports à une histoire de la lecture et de la littérature pour la jeunesse en Suisse romande. La Chaux-de-Fonds 2003, p. 15-67

[Corswant André]: Notre bibliothèque. In: La Sentinelle, 4 novembre 1938 p. 1, 6 décembre 1938 p. 1, 7 décembre 1938 p. 1, 12 décembre 1938 p. 1, 23 décembre 1938 p. 1 [le titre des articles varie]

Donzé, Fernand: Histoire de la Bibliothèque de La Chaux-de-Fonds 1838-1963. La Chaux-de-Fonds 1964

Donzé, Fernand: Expérience à la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds. In: Cahier [de l’]Alliance culturelle romande 20 (1974), p. 58-61

Donzé, Fernand: Bibliothèques chaux-de-fonnières. In: Bibliothèques en Suisse. Berne 1976, p. 79-82

Donzé, Fernand: La Chaux-de-Fonds. Bibliothèque de la ville. Berne 1981

La Chaux-de-Fonds, son passé et son présent. Notes et souvenirs historiques publiés à l'occasion du centième anniversaire de l'incendie du 5 mai 1794. [La Chaux-de-Fonds] 1894 [sur la bibliothèque, p. 493-500]

La Chaux-de-Fonds. Documents nouveaux publiés à l'occasion du 150me anniversaire de l'incendie du 5 mai 1794 pour faire suite au volume paru en 1894. La Chaux-de-Fonds 1944 [sur la bibliothèque, p. 440-443]

Leuba, Daniel: La Bibliothèque de la Chaux-de-Fonds. Analyse raisonnée du public, des fonds et des services, éléments de prospective. La Chaux-de-Fonds 1973 [travail de diplôme ABS, dactyl.]

PUBLICATIONS SUR LES FONDS

Bibliophilie et patrimoine imprimé. Trésors des bibliothèques de l'Arc jurassien. La Chaux-de-Fonds 1996 [catalogue d’exposition; sur la bibliothèque, p. 79-101]

Charles Humbert (1891-1958). Illustrateur et bibliophile. La Chaux-de-Fonds 1991 [catalogue d’exposition]

Donzé, Fernand: Voix claires, voix graves, voix franches. In: Librarium 26 (1983), p. 100-113

Frey-Béguin, Françoise: Le livre, objet de collection et source d'inspiration. La bibliothèque du peintre Charles Humbert. In: Librarium 34 (1991), p. 150-176

Wahlström Guyot, Maria: L’information au service de la recherche scientifique. Les fonds spéciaux de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds. La Chaux-de-Fonds 2000


Handbuch der historischen Buchbestände in der Schweiz

Répertoire des fonds imprimés anciens de Suisse

Repertorio dei fondi antichi a stampa della Svizzera